La mise à la terre est un aspect essentiel de toute installation électrique. Ce processus, destiné à protéger les personnes contre les risques d’électrisation, consiste à évacuer le courant de fuite vers la terre grâce à un fil conducteur. Généralement, on utilise pour cela un ou plusieurs piquets en acier galvanisé, enfoncés à une certaine profondeur dans le sol. Cette procédure est rendue obligatoire par certaines normes, comme la NF C 15-100.
Est-ce que la mise à la terre est obligatoire ?
La mise à la terre a d’abord été imposée pour les pièces d’eau en 1969, puis l’obligation a été élargie en 1991 à l’ensemble des pièces du logement, qu’elles soient humides ou sèches. Depuis cette date, la norme NF C 15-100 régit cette obligation, stipulant que toutes les prises et interrupteurs doivent être raccordés à la terre, garantissant ainsi une sécurité optimale dans les installations électriques.
Elle est obligatoire dans le cadre d’une création, d’une mise en conformité, et d’une mise en sécurité d’une installation électrique. Dans un immeuble collectif la réalisation des circuits de terre incombe au propriétaire ou à la copropriété.
Cela assure la sécurité des occupants en évacuant les courants de fuite vers la terre, évitant ainsi les risques d’électrocution.
C’est quoi la mise à terre ? Definition
La prise de terre est indispensable, en association avec un dispositif différentiel, afin de couper le courant éléctrique en cas de défaut.
Une bonne mise à la terre est une condition impérative pour que le différentiel puisse assurer sa fonction de sécurité. En cas de défaut accidentel d’isolement dans votre installation ou dans l’un de vos équipements, le courant de défaut s’écoulera par cette mise à la terre et pourra ainsi être détecté par le différentiel qui lui est associé. Il est également impératif de relier entre elles (et à la terre) toutes les canalisations et structures métalliques du bâtiment (liaison équipotentielle principale). Chaque salle d’eau fait l’objet d’une liaison équipotentielle locale raccordée au bornier de terre du tableau électrique.
Une installation de mise à la terre comprend :
- la prise de terre;
- le conducteur de terre;
- la barrette de mesure;
- la borne principale de terre, à laquelle est reliée la liaison équipotentielle principale ou L.E.P. ;
- le conducteur principal de protection;
- les conducteurs de protection de chaque circuit;
- la liaison équipotentielle supplémentaire (L.E.S.), obligatoire dans les salles d’eau.
Le réseau domestique : neutre, phase et terre
Sur une prise de courant standard, on a un neutre et une phase. Si vous mesurez la tension entre les deux, vous trouverez 230 volts. Le petit morceau métallique visible sur la prise est la terre. Si vous mesurez la tension entre la phase et la terre, vous aurez aussi 230 volts, tandis qu’entre le neutre et la terre, la tension sera proche de zéro.
Cela signifie que le neutre, la terre et le sol sont reliés quelque part. Pour comprendre ça, il faut remonter jusqu’au transformateur de quartier qui abaisse la tension de la ligne de 20 000 volts à 400 volts en triphasé. Le neutre est créé au niveau du transformateur et relié au sol via une tresse de cuivre.
Pourquoi l’interrupteur différentiel nous met-il en sécurité ?
L’interrupteur (ou le disjoncteur différentiel) surveille en permanence votre installation électrique. Il détecte une variation de courant entre la phase et le neutre. Si cette variation dépasse 30 milliampères, l’interrupteur différentiel coupe l’installation, évitant ainsi des accidents. Un courant de 30 milliampères peut provoquer une paralysie respiratoire s’il traverse le corps humain pendant plus de 500 millisecondes.
Le courant de défaut cherche naturellement à rejoindre la terre, qui a un potentiel de zéro. Pour éviter que ce courant ne traverse le corps humain, nous lui offrons un chemin vers la terre via des conducteurs de terre vert-jaune.
Comment faire la mise à la terre ?
Avant de commencer, assurez-vous que l’installation électrique est mise hors tension pour éviter tout risque d’électrocution.
- Choix de la technique : Sélectionnez la méthode adaptée à votre situation parmi les plus courantes : la boucle à fond de fouille, les piquets de terre ou la tranchée d’alimentation.
- Préparation du matériel : Vous aurez besoin de conducteurs en cuivre, d’une barrette de terre et éventuellement d’un regard de visite pour les inspections futures.
- Techniques de cuivre nu de 25 mm : Enfoncez les piquets de terre en acier galvanisé à une profondeur d’au moins 2 mètres. Ces piquets doivent être espacés d’au moins 2 mètres les uns des autres.
- Raccordement des conducteurs : Utilisez des câbles en cuivre isolé de 25 mm² pour relier les piquets de terre à la borne principale de terre. Assurez-vous d’utiliser des colliers de serrage pour sécuriser les connexions.
- Test de la résistance de la terre : Utilisez un multimètre pour mesurer la résistance de la terre. La valeur doit être inférieure à 100 ohms pour garantir une bonne mise à la terre.
Ces étapes garantissent une installation sécurisée et conforme aux normes en vigueur.
Comment savoir si une habitation est équipée d’une MALT (Mise à la Terre) ?
Il est relativement facile de savoir si une maison est équipée d’une mise à la terre.
👉 Prises avec mise à la terre : Ces prises, appelées prises 2P+T, sont reconnaissables grâce à leur broche centrale en saillie (la terre, fiche mâle) et leurs deux ouvertures pour les broches des pôles (fiches femelles).
👉 Câbles de mise à la terre : Dans le système électrique, les fils de terre, reconnaissables à leur gaine vert et jaune, indiquent la présence d’une connexion à la terre. Ces câbles se distinguent des autres fils, tels que le neutre (bleu) et le fil de phase (rouge ou marron). Pour vérifier, il suffit de retirer la plaque d’un interrupteur ou d’une prise, puis de tester avec un multimètre pour confirmer la continuité de la mise à la terre.
Comment faire une bonne mise à la terre ?
Il existe plusieurs techniques pour mettre un logement à la terre, mais trois méthodes principales se distinguent :
1. La boucle à fond de fouille
Cette technique est généralement utilisée lors de la construction d’un bâtiment. Un conducteur en cuivre nu de 25 mm² ou en acier galvanisé de 95 mm² est installé en périphérie du bâtiment, à une profondeur d’environ un mètre. Ce conducteur est enfoui dans la terre, et non dans les fondations, pour assurer une bonne connexion avec le sol.
2. Le conducteur en tranchée :
Cette technique profite de la tranchée d’alimentation du logement pour installer un conducteur de mise à la terre. Un câble de cuivre nu de 25 mm² ou d’acier galvanisé de 95 mm² est enfoui à une profondeur minimale d’un mètre, sur une longueur d’au moins 20 mètres, avec une distance de sécurité de 20 cm par rapport aux autres canalisations. Une extrémité est enfouie dans la tranchée, tandis que l’autre est connectée à une barrette de terre.
3. Installation piquet de terre
Utilisé principalement en rénovation, le piquet de terre en acier galvanisé ou en cuivre est enfoncé verticalement dans le sol à une profondeur d’au moins 2 mètres. On le relie à une barrette de terre ou à la borne principale de terre avec un piquets de cuivre nu de 25 mm, en acier galvanisé de 50 mm². Le piquet de terre doit être protégé contre la corrosion et rester accessible pour inspection.
Il est crucial de mesurer la résistance de terre, qui doit être inférieure à 100 ohms, mais idéalement sous les 50 ohms. Vous pouvez ajouter un deuxième piquet de terre, si nécessaire, pour atteindre ces valeurs.
Ces méthodes sont essentielles pour garantir une mise à la terre efficace. Elles permettent d’évacuer les courants dangereux. Ainsi, elles protègent les occupants du logement.
La barrette de coupure de terre
La barrette de coupure de terre permet de mesurer la résistance de terre. Elle sert également à déconnecter la prise de terre de l’installation. Cela permet d’effectuer les mesures avec précision. Elle assure également la connexion entre les conducteurs de terre et le répartiteur de terre du tableau électrique.
Le conducteur principal de protection, en cuivre isolé vert-jaune, relie la barrette de coupure de terre au répartiteur de terre. Sa section dépend de la section du câble d’alimentation générale.
La liaison équipotentielle principale (LEP)
La LEP relie à la terre tous les éléments métalliques conducteurs comme les canalisations de gaz, d’eau chaude et froide, ainsi que les tuyaux de chauffage central. Cette liaison se fait avec un fil de cuivre isolé vert-jaune de 6 à 10 mm².
L’installation de la LEP doit se faire à proximité des points de pénétration des canalisations dans le bâtiment. En cas de rénovation, il est possible d’utiliser des colliers de serrage spécifiques pour assurer une connexion fiable.
La liaison équipotentielle supplémentaire (LES)
Vous devez installer la LES dans la salle de bains pour relier à la terre les canalisations d’eau et de chauffage, ainsi que tous les éléments métalliques, comme les baignoires ou les huisseries de portes. Cette liaison se fait avec un conducteur de 4 à 6 mm².
Raccordement et section du câble : les bonnes pratiques
Pour garantir un raccordement correct et sécuritaire, il est crucial de choisir la bonne section de câble. En France, la norme NF C 15-100 recommande une section de 16 mm² en cuivre pour les installations domestiques classiques. Cette section assure une faible résistance au passage du courant de défaut.
L’utilisation d’un répartiteur de terre est aussi conseillée. Il permet de centraliser les connexions de mise à la terre, facilitant ainsi les interventions futures. Veillez à ce que les connexions soient bien serrées et protégées contre la corrosion.
Lors de la pose du câble, assurez-vous qu’il n’est pas trop tendu et qu’il reste accessible pour des contrôles ultérieurs. Respectez une distance minimale de 20 cm des autres canalisations pour éviter toute interférence. Enfin, un test à l’aide d’un multimètre est indispensable pour vérifier la continuité et la résistance du circuit de terre.
En résumé, pour créer une prise de terre, on utilise l’une des trois méthodes : la boucle à fond de fouille, le conducteur en tranchée, ou le piquet de terre, toutes connectées à une barrette de mesure. La résistance de terre doit être inférieure à 100 ohms. Vous reliez le conducteur principal de protection au répartiteur de terre du tableau électrique, puis vous réalisez deux liaisons équipotentielles pour assurer la protection globale et locale.