La 29e Conférence des participants sur les changements climatiques (COP 29) se déroule à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024. Cette édition, marquée par des absences notables de dirigeants mondiaux, se concentre sur le financement de la transition écologique et la mise en œuvre des décisions prises lors de la COP28 de Dubaï. Les négociations s’annoncent complexes. Elles portent sur le soutien aux pays en développement et la sortie des énergies fossiles.
Le rendez-vous climatique mondial de Bakou
Les dates clés du 11 au 22 novembre 2024 de la COP 29
11 novembre : La COP 29 s’ouvre officiellement, marquant le début des échanges diplomatiques autour du climat.
12 et 13 novembre : Le Sommet des chefs d’État se tient, réunissant près de 100 dirigeants mondiaux. Ils sont attendus pour donner un élan politique fort aux négociations et renforcer l’engagement collectif face aux enjeux climatiques.
15 novembre : Pour la première fois, une « Journée de la paix » est organisée lors d’une COP, une initiative de la présidence azerbaïdjanaise visant à promouvoir la paix et désamorcer les tensions mondiales. Ce moment est symbolique et stratégique pour encourager la coopération internationale dans le contexte actuel.
18 novembre : Une table ronde ministérielle sur la transition juste rassemble les ministres de l’Environnement. Cette étape est cruciale : les ministres y travailleront sur les grandes lignes du futur accord financier, notamment pour garantir un soutien aux pays en développement.
20 au 22 novembre : Les derniers jours de la COP sont dédiés aux négociations finales sur le nouvel objectif de financement climatique post-2025. La ministre française Agnès Pannier-Runacher participera activement à cette phase déterminante pour parvenir à un consensus sur les fonds destinés à soutenir les efforts d’adaptation et d’atténuation dans les pays les plus vulnérables.
Où se déroulera la cop 29 de 2024 ?
L’Azerbaïdjan accueille cette grand-messe climatique dans un contexte particulier. Le pays veut être un leader de la transition énergétique. Cela, malgré une économie très dépendante des hydrocarbures.
Sa position géographique unique, entre Europe et Asie, renforce son rôle diplomatique. Le récent rapprochement avec l’Arménie illustre cette nouvelle dynamique. Erevan a soutenu la candidature de Bakou pour la COP 29.
Le pays mise sur le développement des énergies renouvelables, avec un objectif ambitieux de 30% d’électricité verte d’ici 2030. Un programme qui s’accompagne d’investissements massifs dans l’éolien et le solaire, notamment dans la région de la mer Caspienne.
Le complexe sportif olympique comme lieu central
Le Stade Olympique de Bakou accueille les délégations internationales dans un cadre moderne et fonctionnel. Cette grande infrastructure, près du centre-ville, a une capacité de 68 000 places. Elle convient donc à la conférence climatique.
Son architecture avant-gardiste optimise la gestion des flux de participants. En effet, elle dispose de plusieurs accès pratiques, ainsi que de vastes espaces de réunion, offrant une grande capacité d’accueil. De plus, la proximité de l’aéroport international Heydar Aliyev facilite grandement les déplacements des délégués, rendant le lieu facilement accessible.
Par ailleurs, les zones de négociation se trouvent dans les lounges panoramiques, offrant une vue unique et un cadre propice aux échanges. En ce qui concerne les médias, les salles de presse occupent les espaces habituellement dédiés aux événements sportifs, répondant ainsi aux besoins de couverture médiatique. Enfin, un réseau de transport spécialement dédié relie le stade aux principaux hôtels de la capitale, assurant des trajets fluides pour tous les participants.
Organisation et structure de la conférence de la COP 29
Le rôle de la présidence azerbaïdjanaise
Sous la direction de Mukhtar Babayev, ministre de l’Écologie, la présidence azerbaïdjanaise a établi deux priorités majeures : d’une part, renforcer l’ambition climatique, et d’autre part, mobiliser une action concrète pour le climat. Grâce à son expérience approfondie dans le secteur énergétique, Babayev est en mesure d’aborder les négociations de manière pragmatique, en particulier avec les grands émetteurs. Ainsi, son parcours lui permet de favoriser des discussions réalistes et constructives, visant à obtenir des engagements solides.
Les Intérêts de SOCAR et la Présence d’un Conflit d’Intérêts
La compagnie pétrolière nationale SOCAR est au cœur de cet événement, via sa branche « verte », SOCAR Green. Elle sponsorise le sommet et finance des infrastructures majeures comme le stade olympique de 70 000 places, où le président Ilham Aliyev, ancien vice-président de SOCAR, prononcera un discours.
La présidence de cette COP est assurée par Muktar Babayev, ministre de l’Écologie et ancien vice-président de
La présidence a lancé 14 initiatives pour accélérer la mise en œuvre des engagements. Notamment, ces initiatives portent sur les énergies renouvelables et la finance verte. De plus, un programme ambitieux de consultations préalables a permis de réunir tous les groupes de négociation dès juillet 2024 à Shamakhi, favorisant ainsi une préparation approfondie.
Par ailleurs, l’équipe présidentielle coordonne les travaux entre les différentes parties prenantes, incluant les ONG et les représentants gouvernementaux. Elle a également renforcé la parité en nommant 12 femmes au comité d’organisation, ce qui témoigne d’un engagement en faveur de l’inclusivité et de la diversité dans cette COP.
Les modalités de participation des délégations
La procédure d’accréditation suit un protocole strict pour les 32 000 participants attendus. Chaque délégation nationale dispose d’un quota spécifique de badges, répartis entre négociateurs officiels et observateurs.
Les représentants accrédités accèdent à différentes zones selon leur statut :
- Zone bleue pour les négociations officielles
- Zone verte ouverte à la société civile
- Espaces dédiés aux événements parallèles
L’inscription des délégations s’effectue via la plateforme numérique mise en place par la CCNUCC. Un système de navettes relie les principaux hôtels au stade olympique, facilitant les déplacements des 194 pays participants.
Le programme des négociations
Le programme des négociations est particulièrement dense et stratégique. En premier lieu, les débats se concentrent sur le nouvel objectif de financement climatique, qui constitue le point central des discussions. Ainsi, un véritable marathon diplomatique attend les négociateurs, appelés à concevoir les mécanismes concrets du marché carbone international.
Par ailleurs, la table ronde sur les énergies renouvelables, prévue pour le 16 novembre, mobilise fortement l’attention. En effet, les représentants des pays du Sud y demandent des engagements fermes sur le soutien technologique et le transfert de compétences, des éléments essentiels pour une transition équitable.
Enfin, les groupes de travail thématiques se penchent sur des sujets clés, notamment l’adaptation aux changements climatiques et la réduction des émissions de méthane. Les sessions techniques, régulièrement ponctuées de moments d’échange informels, permettent de favoriser des compromis entre les différentes parties et de maintenir un climat constructif tout au long des négociations.
Les enjeux majeurs de la finance climatique
Le nouvel objectif financier post-2025 de la COP 29
L’actuel engagement de 100 milliards de dollars par an arrive à échéance en 2025. Les pays en développement demandent une forte hausse. Ils proposent entre 1 000 et 1 300 milliards par an pour 2025-2030.
La question divise profondément les nations. Les pays industrialisés, dont la France, reconnaissent la nécessité d’un financement accru. Mais, ils restent prudents sur les chiffres. La Chine, désormais puissance économique majeure, fait face à des pressions pour rejoindre le groupe des contributeurs.
Cette négociation sera délicate, compte tenu de l’incertitude liée à l’élection présidentielle américaine. Le retour potentiel de Donald Trump à la Maison Blanche pourrait bouleverser la dynamique des discussions sur ce nouvel objectif financier.
Le fonds pertes et dommages
La mise en œuvre du mécanisme opérationnel du fonds avance concrètement depuis sa création à la COP28. La nomination d’un directeur exécutif sénégalais marque une étape décisive pour son déploiement en 2025.
Les contributions atteignent déjà 700 millions de dollars. Les Émirats arabes unis et l’Allemagne ont donné beaucoup. La Banque mondiale assure temporairement la gestion administrative pour quatre ans.
Un conseil d’administration paritaire Nord-Sud supervise l’allocation des ressources selon des critères précis. Les nations vulnérables aux catastrophes climatiques, comme Madagascar qui perd 4,2% de son PIB annuel face aux désastres naturels, pourront bientôt bénéficier des premiers versements.
Les discussions à Bakou visent maintenant à finaliser les modalités d’accès aux financements et à élargir le cercle des contributeurs.
Les mécanismes de marché carbone
L’adoption des nouvelles règles du marché carbone représente une avancée significative dès le début de la conférence. En effet, les critères méthodologiques établis à Bakou définissent de manière précise le calcul des crédits issus des projets de réduction d’émissions.
Ainsi, cette standardisation renforce la transparence du système et facilite les échanges de crédits entre pays. De plus, un cadre strict encadre la certification des réductions d’émissions, garantissant leur intégrité environnementale et augmentant la confiance dans ce mécanisme crucial de lutte contre le changement climatique.
Les règles adoptées s’inscrivent dans la mise en œuvre de l’Article 6.4 de l’Accord de Paris. Ce mécanisme centralisé remplace l’ancien système du Protocole de Kyoto. Il a des exigences plus strictes pour éviter le double comptage des réductions d’émissions.
De Dubaï à Bakou : continuité des engagements de la COP 29
Le bilan de la COP28 aux Émirats
La conférence de Dubaï a marqué un tournant historique avec l’adoption du Consensus des Émirats. Cette déclaration finale engage les 195 pays signataires vers une sortie progressive des énergies fossiles.
L’objectif de tripler les capacités mondiales d’énergies renouvelables d’ici 2030 représente une avancée majeure. Les nations se sont également accordées sur le doublement du taux annuel d’amélioration de l’efficacité énergétique.
La présidence de Sultan Al-Jaber a réussi à rassembler les pays autour d’une vision commune malgré les tensions géopolitiques. Les négociations ont abouti à un plan d’action concret pour maintenir l’objectif de limitation du réchauffement à 1,5 degré.
Les avancées attendues en Azerbaïdjan
La mise en place d’un système de surveillance unifié des émissions marque une avancée majeure pour cette COP 29. Ce dispositif permettra un suivi précis des engagements nationaux à partir de 2025.
Les négociations à Bakou s’orientent vers la création d’un mécanisme d’assistance technique innovant. Ce programme mobilisera l’expertise des scientifiques pour accompagner les pays émergents dans leur transition.
L’Azerbaïdjan propose également un pacte de solidarité climatique entre les nations. Cette initiative vise à accélérer le transfert de technologies vertes vers les régions les plus vulnérables. Un fonds spécial de 50 milliards de dollars pourrait voir le jour pour soutenir cette démarche.
Le sommet devrait aboutir à la signature d’un protocole sur la protection des océans, renforçant leur rôle dans la régulation du climat mondial.
Le contexte géopolitique particulier durant la COP 29
Les tensions diplomatiques internationales
La réélection de Donald Trump comme président des États-Unis bouleverse la dynamique des négociations climatiques à Bakou. Cette nouvelle donne politique fragilise les engagements américains dans la lutte contre le réchauffement climatique.
La guerre en Ukraine et le conflit israélo-palestinien créent, en effet, un climat peu favorable aux discussions multilatérales. Dans ce contexte, l’absence d’Emmanuel Macron et d’Olaf Scholz met en lumière les relations complexes avec l’Azerbaïdjan, notamment en raison des tensions liées à la question arménienne.
Par ailleurs, les désaccords commerciaux entre la Commission européenne et la Chine ajoutent une couche de complexité aux défis diplomatiques. Cette situation risque de ralentir les avancées sur le financement climatique, alors même que les pays du Sud insistent pour des actions concrètes et immédiates.
Les absences remarquées des chefs d’État durant la COP 29
Sur les 198 pays participants, seuls 106 chefs d’État et de gouvernement sont présents à Bakou, contre 137 lors de la COP28 à Dubaï. Cette baisse notable s’explique en partie par l’absence de dirigeants de plusieurs grands pays émetteurs de CO₂.
La liste des absents inclut des personnalités influentes telles que Narendra Modi pour l’Inde, Lula pour le Brésil et Xi Jinping pour la Chine. De plus, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a également décliné l’invitation.
Enfin, l’absence du premier ministre australien, de son homologue sud-africain, ainsi que du chef de gouvernement canadien, soulève des questions sur la portée réelle des engagements qui seront pris durant cette conférence. Ces défections massives mettent en évidence les défis d’obtenir un consensus mondial fort en matière de lutte contre le changement climatique.
Les objectifs climatiques en discussion
L’adaptation au changement climatique
La COP 29 met en lumière les mesures d’adaptation essentielles pour les populations vulnérables. Les plans d’action nationaux prévoient le renforcement des infrastructures côtières face à la montée des eaux et la transformation des pratiques agricoles dans les zones arides.
Un programme spécifique de 20 milliards de dollars vise à protéger les écosystèmes fragiles. Les coraux, véritables barrières naturelles contre les tempêtes, bénéficient d’une attention particulière avec la création de nurseries marines.
Les stratégies d’adaptation urbaine se multiplient : toits végétalisés, systèmes de récupération d’eau et corridors de biodiversité transforment les villes. À Rotterdam, un réseau innovant de places d’eau absorbe les précipitations excessives, servant de modèle pour les métropoles du monde entier.
La transition énergétique mondiale : défis de la cop 29
L’accélération vers les énergies propres marque un tournant décisif en 2024. Les investissements dans les technologies vertes atteignent des records avec 650 milliards de dollars engagés mondialement, notamment dans l’hydrogène vert et le stockage d’énergie.
La Chine et l’Inde bouleversent le paysage énergétique mondial en multipliant par quatre leur capacité solaire. L’Afrique du Sud lance un ambitieux projet de décarbonation de son industrie minière, soutenu par un consortium international.
Les réseaux intelligents révolutionnent la distribution d’électricité. L’interconnexion entre l’Europe et l’Afrique du Nord permet désormais d’optimiser les flux d’énergie renouvelable, réduisant significativement la dépendance aux combustibles fossiles.
Le renforcement des ambitions nationales
Les pays accélèrent la révision de leurs objectifs climatiques avant l’échéance de février 2025. Le système de rapports biennaux permet désormais un suivi transparent des progrès réalisés par chaque nation.
L’Union européenne montre l’exemple en rehaussant son objectif de réduction des émissions à 57% d’ici 2030. L’Australie et le Canada suivent le mouvement. Ils ont renforcé leurs engagements sur leurs contributions déterminées au niveau national.
Le Brésil et l’Indonésie ont des plans ambitieux pour protéger leurs forêts. Le Japon a une feuille de route pour atteindre la neutralité carbone. Ces promesses créent une dynamique positive. Mais, des pays comme la Russie ont des objectifs modestes.
Vers la COP30 : les perspectives d’avenir
La dynamique de Bakou ouvre la voie vers le rendez-vous crucial de Belém en 2025. Les premiers signaux montrent une mobilisation accrue des acteurs financiers internationaux, avec la création d’un consortium bancaire dédié au verdissement des économies émergentes.
L’année 2025 s’annonce décisive pour l’accord de Paris, qui célébrera sa première décennie. Les experts anticipent une refonte majeure des mécanismes de coopération Nord-Sud, tandis que les villes et régions prennent un rôle grandissant dans la gouvernance climatique mondiale.
Le sommet de Rio de Janeiro en juillet 2025 permettra d’établir un premier bilan des progrès accomplis. Cette étape intermédiaire servira de tremplin vers la COP30, où la communauté internationale devra démontrer sa capacité à transformer les promesses en actions concrètes.
Les attentes pour 2025
Les pays doivent soumettre leurs Contributions déterminées au niveau national avant février 2025. Il y a une pression accrue sur les réductions d’émissions. L’objectif vise une baisse de 43% des gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport aux niveaux préindustriels.
Les attentes se concentrent sur la mise en place d’un cadre robuste de suivi des engagements nationaux. Le système de rapports biennaux permettra d’évaluer précisément les progrès réalisés par chaque État.
L’année 2025 marquera aussi le démarrage opérationnel du fonds pertes et dommages, avec les premiers versements aux pays vulnérables. Les nations développées devront clarifier leurs contributions financières pour la période post-2025.
Cette article est : grace à Senia Electrique